Les populations d’oiseau se portent mieux dans les Réserves naturelles, comme celle de la Confluence Garonne-Ariège

L’organisme international UICN relève qu’il n’y a jamais eu autant d’espèces d’oiseaux menacées d’extinction : 1 227 espèces dans le monde, soit 12%. Dernièrement, deux études conduites par le Museum National d’Histoire Naturelle et le CNRS nous apprenaient qu’un tiers des oiseaux des campagnes françaises aurait disparu ces 15 dernières années : quasi disparition des perdrix, diminution d’un tiers des alouettes, raréfaction des hirondelles…

Dans les Réserves naturelles, le constat est moins alarmiste grâce à la mise en place de mesures de protection et de gestion adaptées. C’est ce que nous apprend la fédération des Réserves Naturelles de France qui dresse un état des populations d’oiseaux, calcule les tendances d’évolution et les compare avec celles observées au niveau national. Ces analyses sont réalisées dans le cadre du protocole national Suivi Temporel des Oiseaux Communs, piloté par le Muséum National d’Histoire Naturelle et auquel contribue la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège.

Les observations conduites depuis 2002 mettent en lumière une tendance à l’augmentation de 14% des effectifs dans les Réserve naturelles, alors qu’ils sont en régression partout en Europe. Les analyses statistiques ont également permis de mettre en évidence que cette tendance est supérieure à la tendance nationale, mais aussi que la densité d’oiseaux observés y est plus forte. L’état de santé des populations d’oiseaux serait donc meilleur dans les Réserves naturelles qu’en dehors.

Autre exemple, les dix espèces de granivores les plus communs de France ont quasiment toutes décliné (seulement une serait en augmentation et une stable), avec une diminution moyenne des effectifs de 22% entre 2001 et 2018. Dans les Réserves naturelles, « seulement » trois sont en déclin (Bruant jaune, Moineau domestique et Serin cini), tandis que deux ont augmenté (Pinson des arbres et Linotte mélodieuse).

La Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège (RNR) est certainement l’une des plus enclavées en contexte périurbain de France. Elle abrite néanmoins un peuplement d’oiseaux tout à fait remarquable et plusieurs espèces rares et menacées y trouvent refuge.

La diversité (14 espèces) et la densité de rapaces nicheurs sont ainsi des indicateurs de la bonne ressource alimentaire disponible dans la RNR. Citons par exemple le magnifique Aigle botté, 4 couples appréciant les boisements relativement calmes et les grands arbres, le Grand-duc d’Europe, plus grand rapace nocturne d’Europe et dont 2 à 4 couples profitent des escarpements et falaises terreuses pour y cacher leur nid, ainsi que le Milan noir, le Faucon hobereau, la Bondrée apivore, l’Epervier d’Europe

La RNR abrite aussi d’autres espèces moins emblématiques mais non moins vulnérables et/ou rarissimes, comme le Petit gravelot, petit échassier qui fait son nid à même le sol, caché dans les galets des îlots et grèves des cours d’eau, le Pigeon colombin, qui peine à trouver de vieux arbres à cavités de plus en plus rares en plaine garonnaise, ou bien encore la Fauvette mélanocéphale, espèce méditerranéenne s’accommodant des broussailles des coteaux secs exposés plein sud, le Guêpier d’Europe, le Héron cendré, le Martin-pêcheur, le Grèbe castagneux

Toutes ces espèces méritent une attention particulière et Nature En Occitanie, gestionnaire de la RNR, s’attache à mener depuis 2015, date création de la RNR, des actions ciblées de gestion pour leur préservation : création de zones de quiétude, conventionnement avec des propriétaires, restauration des forêts alluviales et des ripisylves, plantation de haies champêtres, sensibilisation des clubs de canoë-kayak…