Suivi scientifique : des odonates sur la Réserve naturelle
Les Odonates (libellules-demoiselles) sont d’excellents bio-indicateurs de l’état de nos cours d’eau. Leur présence ainsi que la diversité des espèces rencontrées nous renseignent sur la qualité d’une zone humide et ses milieux naturels associés. Prédatrices hors-pair, les libellules ont un rôle majeur – à leur échelle – dans la chaîne alimentaire. Met de choix pour certains oiseaux et araignées tisseuses, elles restent des chasseuses redoutables dans les airs pour les insectes volants et participent ainsi à l’équilibre des écosystèmes.
La RNR Confluence Garonne-Ariège compte à ce jour une quarantaine d’espèces de libellules et demoiselles. Des observations récentes et/ou régulières permettent de suivre dans le temps la pérennité de certaines espèces sur l’aire protégée. A contrario, des données historiques mentionnent des libellules n’ayant pas été observées depuis plus de dix ans, interrogeant sur leur disparition définitive ou sur la véracité de l’identification initiale.
Suivi STELI 2021 – Parc naturel de Portet-sur-Garonne
En 2021, un suivi sur les odonates va être réalisé sur le périmètre de la RNR Confluence Garonne Ariège, plus spécifiquement dans le Parc naturel de Portet -sur-Garonne (anciennement Parc du Confluent). Sur cette aire de biodiversité aux portes de l’agglomération toulousaine, ce sont au total 6 zones d’étude qui seront prospectées à 9 reprises de juin à août, des mares temporaires en cœur de parc, aux bancs alluvionnaires de Garonne. A cette occasion, les espèces rencontrées seront identifiées directement à vue ou par capture temporaire et les exuvies (enveloppe rejetée lors de la mue) récoltées pour détermination ultérieure.
Si jusqu’à aujourd’hui les observations de libellules faites dans cet espace naturel étaient ponctuelles et aléatoires, cet inventaire est l’occasion de mettre à jour les données sur ce groupe taxonomique selon une méthode précise et reconnue. En effet, c’est le protocole STELI (Suivi TEmporel des LIbellules) qui a été retenu, pour ses facilités d’adaptation et de mise en place ainsi que pour sa large utilisation à l’échelle nationale, notamment dans les espaces naturels protégés.
Au cours de cet inventaire, l’équipe gestionnaire de la RNR espère contacter des espèces à forte valeur patrimoniale comme la Cordulie à corps fin (libellule aux revers métalliques, protégée à l’échelle nationale), ou actualiser des données historiques comme la présence du Leste barbare sur les mares temporaires de la confluence.
Bien que le succès de ces desseins optimistes ne soit en aucun cas garanti, le recensement des libellules du parc permettra surtout d’obtenir un visuel sur le cortège d’odonates peuplant cet écrin de nature. Les espèces rencontrées et leur répartition apporteront un renseignement supplémentaire sur la qualité écologique des zones humides du site. Enfin, l’indicateur présence/absence de certaines libellules permettra à l’aube de la rédaction du futur plan de gestion, d’actualiser les enjeux concernant ce taxon et potentiellement, être à l’origine de futures opérations.