La Réserve naturelle abrite un hôte de marque dans ses bois, l’Aigle botté
Plus petit que son couronné de cousin, l’Aigle royal, qui vit dans les massifs montagneux, l’Aigle botté préfère la plaine et le piémont, et a la particularité d’avoir des plumes jusqu’au bas des pattes d’où son nom. Il a aussi deux plumages distincts selon les individus, l’un dit « morphe clair », l’autre « morphe sombre », ce qui ne rend pas aisé son identification. D’autant plus que ce rapace est discret la plupart du temps, caché dans la cime des arbres ! Migrateur, il n’est par ailleurs présent, dans nos contrées, que d’avril à septembre.
Ornithophage, c’est-à-dire qu’il mange d’autres oiseaux, l’Aigle botté se positionne en haut de la pyramide alimentaire et constitue donc un bon indicateur de l’état de santé de la Réserve naturelle. Sa présence est donc bon signe ! Et le territoire de la Confluence Garonne-Ariège n’abrite pas un, mais quatre couples qui viennent se reproduire chaque année sur leur site auquel ils sont fidèles, tout comme les partenaires qui forment un couple uni pour la vie.
La population française est estimée d’un minimum de 380 à 650 couples nicheurs, concentrée le long d’une diagonale sud-ouest / nord-est. Avec quatre couples nicheurs, qui ne produisent qu’un ou deux aiglons selon les années (voire aucun s’ils sont dérangés ou si leur habitat est dégradé), la Réserve naturelle a donc de fortes responsabilités quant à la conservation de ce rapace rare et menacé. C’est pourquoi il fait l’objet de toutes les attentions de la part de l’équipe gestionnaire : suivi annuel du succès de la reproduction, surveillance des sites de nidification, dévoiement de sentiers et création de zones de tranquillité pour limiter le dérangement des couples, encadrement de travaux et chantiers aux abords des nids, maintien de grands et vieux arbres accueillant les nids, adaptation de la gestion sylvicole des boisements, etc.
Gageons que l’Aigle botté arpente encore pour longtemps les bois de la Confluence Garonne-Ariège.