Téléo : La Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège vue d’en haut
Inauguré ce vendredi 13 mai et ouvert au public à partir du samedi 14 mai, après 3 ans de travaux, Téléo, le premier téléphérique urbain à Toulouse, survolera le territoire de la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège sur un tracé de 3 kilomètres.
Nature En Occitanie, gestionnaire de la RNR, a participé au groupe de travail depuis la conception et la concertation publique en 2017 et continue d’assurer une veille pour limiter l’impact sur le territoire protégé et classé en réserve.
Préconisations au cours des travaux pour limiter les impacts
Pendant toute la durée des travaux, des experts naturalistes ont été régulièrement consultés afin de s’assurer que le chantier ne perturberait pas le cycle de vie des espèces sensibles ou protégées. Des dispositifs ont ainsi été mis en place, en accord avec les organismes locaux impliqués dans la protection de l’environnement : DREAL Occitanie, la Région Occitanie, la DDT31 Service Environnement, l’Office Français de la Biodiversité et Nature En Occitanie.
- Hélicoptère ou drone pour l’installation des câbles – un arbitrage pour une meilleure prise en compte de l’avifaune
Sur la section Oncopole – Hôpital Rangueil, la traversée de la RNR Confluence Garonne-Ariège, avec la présence d’oiseaux et de chauves-souris particulièrement rares et menacés, l’hélicoptère a permis, sur des distances importantes, de pouvoir dérouler dès le départ des câbles de diamètre suffisamment important pour être perçus par les espèces. Sur la partie plus urbaine (Université Paul Sabatier), le déroulage a pu être initié par un câble plus léger ; le drone était alors plus adapté.
Pendant cette phase, en attendant que le câble définitif ne soit tendu, la câblette déroulée au-dessus de la Garonne a été équipée d’un balisage « Avifaunistique » c’est à dire ornée de fanions et de disques colorés. Ce dispositif a pour fonction de protéger la population d’oiseaux migrateurs et hivernants de passage sur le corridor garonnais (70 espèces d’oiseaux ont été observées en migration), ainsi que les chiroptères (chauves-souris).
- Des travaux réalisés sur une période favorable
L’opération de déroulage des câbles a été programmée en dehors de la période de reproduction des oiseaux qui se déroule de mars à août, de manière à ne pas amener de dérangement qui aboutirait à l’abandon des nichées.
- Des cavaliers rouges et blancs sur les câbles
Sur les câbles définitifs du TELE0 traversant la Garonne au-dessus de la RNR, situés également dans un couloir de passage d’hélicoptères, des cavaliers ont été installés et sont, alternativement, de couleur rouge puis blanc pour se rapprocher des balisages aéronautiques habituels. Ces coloris permettent d’être également plus facilement perceptibles pour l’avifaune : le rouge étant visible des oiseaux à activité diurne et le blanc visible pour les oiseaux à activité crépusculaire.
- Des pylônes hors RNR
Avec 5 pylônes, le téléphérique a un encombrement minimum, et limite ainsi les impacts au sol. La Région Occitanie et Nature En Occitanie, gestionnaire de la RNR, ont fortement insisté pour qu’aucun des pylônes ne soit installé dans la Réserve naturelle.
- Des impacts résiduels nécessitant des compensations
Malgré les différentes mesures prises pour diminuer les impacts sur la faune et la flore de la Réserve naturelle régionale, des opérations ont été conduites pour compenser les incidences et notamment réduire le risque de collision pour les oiseaux et les chauves-souris. Deux lignes électriques moyenne tension traversant la Garonne et l’Ariège ont ainsi été enfouies en amont du Téléphérique. En parallèle, afin de pérenniser des sites de reproduction et de repos de certaines espèces animales sensibles, dont l’Aigle botté ou le Milan noir, des terrains boisés feront prochainement l’objet d’une acquisition et d’une intégration dans la RNR.
Nature En Occitanie continue d’accompagner Tisséo dans le suivi et le respect des mesures environnementales. Même si « le projet du téléphérique Téléo porte la promesse d’une métropole moins encombrée et plus respirable. Il est propre, économe en énergie, particulièrement silencieux, et se fondra dans le paysage. » Il ne faudra pas oublier que cela risque de générer également une augmentation de la fréquentation sur la Réserve naturelle par les Toulousains qui devront adopter des comportements en respect de la réglementation en vue de continuer à préserver cette espace de biodiversité remarquable aux portes de la ville rose.
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