La RNR prévoit l’introduction de caïmans pour réguler la population de Ragondins

…………………………………………….. CECI EST UN POISSON D’AVRIL……………………………………………………………………

Petit mammifère semi-aquatique, originaire d’Amérique du Sud, le Ragondin s’est installé partout en France et cause des dégâts environnementaux, agricoles et sanitaires importants. Faute de prédateurs naturels, il est difficile de rétablir l’équilibre écologique, notamment dans les zones humides fragiles de la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège. Aussi, l’équipe gestionnaire se lance dans un projet d’introduction de caïmans pour réguler sa population.

Introduit en France dès les années 1880 et surtout entre 1925 et 1928 pour sa fourrure, le Ragondin s’est retrouvé des les milieux naturels à partir des années 1930, suite à la crise économique et à sa libération dans la nature par ses éleveurs. Il est aujourd’hui présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitain.

Plusieurs griefs lui sont reprochés. Il est notamment responsable de la perturbation des végétations naturelles des bords de rivière, qu’il « tond » régulièrement, et de leur biodiversité associée. Son comportement fouisseur entraîne la dégradation des berges, en creusant des terriers. Il occasionne par ailleurs des dégâts sur les cultures agricoles, en consommant les végétaux cultivés comme le maïs ; il est d’ailleurs déclaré nuisible depuis 1937 et est inscrit sur la liste des organismes nuisibles aux végétaux dont la lutte est obligatoire (arrêté ministériel du 31 juillet 2000, modifié par l’arrêté ministériel du 25 novembre 2011). Enfin, il est vecteur de divers pathogènes, dont la douve du foie (Fasciola hepatica), la toxoplasmose, l’echinoccocose alvéolaire et surtout la leptospirose (Leptospirosa interrogans). 628 personnes ont été contaminées par la leptospirose en France en 2014, la plus forte incidence jamais enregistrée !

Des campagnes de chasse et de piégeage sont bien organisées dans plusieurs régions et localement. Mais rien n’y fait, le Ragondin, qui se reproduit à toute vitesse (2 à 3 portées par ans de 5 à 7 petits chacune), a colonisé toutes les zones humides de la France métropolitaine.

Dans la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège, il apprécie particulièrement les eaux calmes et stagnantes des bras morts, mares et étangs qui s’apparentent à ses milieux d’origine comme en Argentine. Les renards, le Putois ou encore la Loutre sont des prédateurs potentiels, notamment sur les jeunes, mais insuffisants pour réguler la population de ragondins.

Caiman (c) gailhampshire

Pour éviter un problème de santé publique et protéger la biodiversité, l’équipe gestionnaire de la Réserve naturelle prévoit l’introduction sur un site en bord de Garonne de 2 caïmans, prédateur naturel du Ragondin, pour limiter la propagation de cette espèce exotique envahissante.

Les caïmans seront récupérés auprès d’un parc zoologique de la Région et seront de même sexe pour éviter une éventuelle reproduction (qui reste toutefois peu probable étant donné des conditions environnementales différentes de leur pays d’origine). Une balise GPS leur sera introduite à chacun sous la peau, afin de suivre leurs déplacements. En parallèle, des comptages réguliers des individus de ragondins seront réalisés afin d’évaluer le succès de l’opération ; l’équipe gestionnaire se garde le droit de récupérer les reptiles en cas d’échec ou d’impact corollaire sur la faune de la Réserve naturelle.

A la question sur les risques encourus par la population, l’équipe indique que « les caïmans sont habitués à rester sur les zones d’eaux calmes et ne devraient pas rejoindre la Garonne ou l’Ariège. Si tel était le cas, les balises GPS permettraient une intervention rapide des secours. »

Souhaitons la bienvenue à ces nouveaux compagnons et que leur chasse soit prospère !