La Réserve naturelle à la recherche du Putois d’Europe !
Le Putois d’Europe est très peu observé par les scientifiques et naturalistes. Est-ce dû à une difficile détection (animal farouche et nocturne) ? A une forte diminution de sa population ? Ou aux deux facteurs associés ? Qu’en est-il sur la Réserve naturelle ?
Pourquoi s’intéresser au Putois ?
Présent à l’origine dans toute la France métropolitaine, le Putois est aujourd’hui menacé par différents facteurs, notamment la perte de son habitat et les collisions routières, qui ont pris le relai de la chasse qui ciblait auparavant cette espèce. L’effort de recherche de ce petit carnivore est essentiel à maintenir, tant il est important de comprendre comment il vit, où il est encore présent et quelles sont ses habitudes, pour pouvoir mieux le protéger. C’est en effet un animal indispensable à l’écosystème, assurant un rôle régulateur de micromammifères et d’amphibiens au sommet de la pyramide alimentaire sur des milieux variés. De nos jours, tant il est devenu rare, il n’a plus d’impact négatif sur les activités humaines, ce qui pourrait favoriser sa future protection.
Appréciant à la fois les prairies et les zones humides, avec la proximité de boisements, de haies et de paysages variés, le territoire de la Réserve naturelle semble l’habitat idéal. Dans un espace fortement urbanisé aux alentours, il s’agit potentiellement de l’un des derniers refuges potentiellement occupés (on parle de réservoir) et à la fois de l’une des rares connexions entre plusieurs populations proches de Toulouse (corridor biologique). La Réserve naturelle porte donc une responsabilité sur cette espèce menacée et se doit de l’étudier pour apporter de nouvelles connaissances scientifiques et une répartition actualisée.
Un inventaire avec des bénévoles « Amis de la Réserve naturelle »
Les dernières observations de putois dans le secteur de la Confluence Garonne-Ariège datent d’il y a plusieurs années maintenant, et ne concernent que des individus victimes de collision routière. La Réserve naturelle s’est donc lancée dans un projet d’inventaire sur plusieurs années, afin de le détecter sur son territoire. L’équipe gestionnaire a ainsi orienté la détection habituelle des mammifères en ciblant spécifiquement cette espèce, au moyen de pièges-photographiques (des appareils photographiques automatiques déclenchés par le déplacement infrarouge et qui fonctionnent de jour comme de nuit).
Mais l’autonomie de ces dispositifs a ses limites : choix complexe des sites favorables, installation aux meilleurs endroits (habitat, tranquillité, habitudes alimentaires qui varient au cours de la saison, etc.), et demande une relève régulière pour vérifier le système et analyser les données.
Un groupe de bénévoles s’investit donc spécifiquement sur cette espèce depuis 2023, avec une nouvelle saison en 2024 pour 5 membres actifs qui ont pu gérer en autonomie leur propre piège-photographique et en adaptant leur stratégie en concertation avec l’équipe gestionnaire.
Un tel projet coopératif avec les bénévoles « Amis de la Réserve naturelle » ne pouvait se conclure, pour cette saison, autrement que par une soirée de restitution en commun. Une conférence à plusieurs voix (bénévoles et garde de la Réserve naturelle) a réuni en novembre plus d’une vingtaine de personnes à Labarthe-sur-Lèze, dans le cadre des Rendez-vous nature proposés chaque mois sur
le territoire. Ce fut un succès et une expérience enrichissante pour tou(te)s. L’équipe gestionnaire remercie une nouvelle fois ces Amis-bénévoles, pour leur motivation et leur aide dans ce projet.
Seule ombre au tableau : les résultats du suivi. Un seul putois a été détecté en deux ans d’inventaire, malgré les efforts déployés. Ce qui n’impacte absolument pas la motivation de ces bénévoles qui sont déjà sur le pont pour préparer la saison 2025. Nouvelle stratégie, nouveaux sites d’inventaire. Croisons les doigts pour que l’inventaire soit fructueux et que l’on en apprenne davantage sur le Putois d’Europe (toulousain) très prochainement.