Les coléoptères sur la Réserve : étude sur ces drôles de petites bêtes
Un inventaire des coléoptères saproxyliques a été mené sur la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège pour mieux apprécier l’état de conservation de ses forêts.
Les coléoptères sont des insectes qui ont la particularité d’avoir des élytres, première paire d’ailes qui jouent le rôle de carapace. Scarabées, coccinelles, cétoines ou charançons font partie de cet ordre. Plus de 10 000 espèces sont connues en France et une centaine dans la Réserve naturelle. En général, ils sont le plus souvent de bons alliés au jardin, les champs ou les forêts, car beaucoup d’entre eux décomposent et recyclent efficacement les déchets végétaux, se nourrissent de cadavres et d’excréments d’animaux, comme le Bousier, ou d’autres insectes, comme la Coccinelle qui dévore les colonies de pucerons ou le Carabe qui se délecte des limaces. Certains sont même de bons pollinisateurs.
De bons indicateurs de la qualité des éco-systèmes
Les coléoptères saproxyliques dépendent d’arbres dépérissants ou morts, ou de la présence d’autres organismes saproxyliques comme les champignons, notamment pour leur nourriture ou comme refuge, pendant une partie de leur cycle de vie. Ils participent au recyclage de la matière organique et sont absolument nécessaires au bon fonctionnement des écosystèmes forestiers. Grâce à leur action, les végétaux trouvent sous des formes assimilables, les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance. Certains sont très exigeants en termes de qualité de leur habitat (taille, hauteur, diamètre, âge, essences… des arbres) et sont donc de bons indicateur de l’état des forêts et de leur « naturalité ». On parle de « bio-indicateurs ».
Amélioration des connaissances de ces espèces sur la RNR depuis 2020
Sur la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège, un inventaire a été lancé en 2020 en partenariat avec le CEN Occitanie, afin de dresser un inventaire des espèces présentes et de détecter des espèces rares, menacées et/ou bio-indicatrices. Six pièges, dits à interception, ont ainsi été disposés dans les milieux forestiers de la Réserve naturelle entre avril et septembre.
Au final 125 espèces ont été identifiées sur la RNR. Deux de ces espèces présentent un intérêt certain, Nematodes filum, espèce rare et très localisées connue que dans une douzaine de départements français et d’une ou deux localités en Occitanie, et Ischnodes sanguinicollis, espèce peu commune en France. Leur pérennité sera assurée dans la RNR grâce à la conservation de bois morts et d’arbres sénescents.