Organisation d’une journée technique et scientifique sur les sols 

A l’occasion de la Journée Mondiale des Sols, la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège a organisé le 12 décembre dernier un séminaire technique et scientifique sur le thème des sols, à destination des élus et agents des collectivités, chercheurs, aménageurs, urbanistes, gestionnaires, associations de protection de la nature…

Les sols abritent une grande part du vivant et sont à l’origine de nombreux services rendus aux populations, comme l’atténuation des changements climatiques, l’infiltration des eaux de ruissellement, la diminution des risques inondation, la production agricole, etc. Ils n’en restent pas moins méconnus et menacés, par l’urbanisation et l’artificialisation, l’érosion éolienne et hydraulique, les pollutions et notamment les produits phytosanitaires, etc.

Plusieurs initiatives, dans la recherche scientifique, la protection et la restauration ont été lancées ces dernières années. Et il est apparu intéressant de dresser un état de l’art actuel et de mettre en valeur des retours d’expérience sur la prise en compte des sols.

© A. Firmin

A l’occasion de la Journée Mondiale des Sols, la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège a organisé le 12 décembre dernier une journée technique et scientifique. Au programme, 10 conférences ont été animées par des scientifiques et professionnels en lien avec la connaissance, la protection et la réhabilitation des sols.

Cette journée riche a rassemblé près de 120 participants qui ont pu échanger sur ce sujet. Ce séminaire visait aussi à créer des synergies, développer de nouveaux partenariats, initier des sujets d’étude, encourager une prise de conscience par les collectivités, aménageurs, urbanistes…. de la nécessité de la conservation et de la protection des sols. En contexte de loi Zéro Artificialisation Nette, fortement décriée, quelques outils et pratiques ont également été discutés durant cette journée.

Cette journée a pu avoir lieu grâce au soutien de partenaires financiers et techniques de la Réserve naturelle, dont l’INP-AgroToulouse, établissement d’enseignement agronomique et de recherche, qui a ouvert ses locaux pour l’occasion.

Un grand merci à l’INP-AgroToulouse, aux partenaires et à l’ensemble des intervenants qui ont fait partager leur savoir et connaissance.

Pour aller plus loin…

LA RECHERCHE SUR LES « SOLS » ET LA RESERVE NATURELLE REGIONALE CONFLUENCE GARONNE-ARIEGE

Depuis 2020, la Réserve naturelle est utilisée comme support de recherche dans le cadre de plusieurs programmes, comme Interreg SUDOE-Agrogreen, BELOW ou Alfawetlands, portés par le laboratoire CRBE de Toulouse.

Les nappes alluviales de la Garonne et de l’Ariège présentent une forte connectivité aux eaux de surface et une perméabilité importante. Ainsi, elles sont exposées à diverses pollutions comme la contamination par les nitrates provenant des zones agricoles, et sont utilisées pour l’eau potable et l’irrigation. Le niveau et la qualité des nappes phréatiques de ces aquifères sont suivis et étudiés par le laboratoire depuis 2021.

Prélèvements de terre pratiqués par Emilie Marsaud,
garde et animatrice sur la Réserve naturelle © P. Besnard

En parallèle, les émissions de gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O) sont mesurées mensuellement en plusieurs points couvrant une gamme d’humidité, avec Licor et Gasmet. Ces émissions peuvent être reliées à la température et à l’humidité du sol, puisque des capteurs Tomst sont placés dans chacun des points de mesure. Dans le cadre du projet Agrogreen, des mesures à haute fréquence (toutes les 2 heures pendant 3 jours) des gaz à effet de serre ont été réalisées en 2021 en plusieurs points de la Réserve naturelle.

Les caractéristiques du sol (densité apparente, granulométrie, teneur en carbone et taux de dégradation du carbone) de chaque point sont étudiées. Des relevés de macros et micro-organismes sont également réalisés au printemps dans certaines zones du site dans le cadre du projet BELOW (2022-2024).

Depuis 2023, la Réserve naturelle est également impliquée dans le projet ALFAwetlands qui vise à :

  • Démontrer l’impact des approches de restauration sur les émissions de gaz à effet de serre ainsi que sur la biodiversité et les services écosystémiques,
  • Engager les parties prenantes dans la co-création de connaissances pour soutenir l’identification d’approches de restauration des zones humides réussies et acceptables,
  • Évaluer les effets sociaux et impacts économiques de la restauration.

Les résultats de ces différents travaux de recherche ont été présentés pour partie durant la journée technique et scientifique organisée le 12 décembre 2024.