Les Roseaux de la Réserve
En 2023 et 2024, la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège s’est investie pour la restauration d’une roselière, milieu naturel devenu rare à l’échelle de la vallée de la Garonne. Les suivis futurs permettront d’évaluer le succès de l’opération.
Une roselière, qu’est-ce que c’est ?
Une roselière, c’est un milieu naturel constitué principalement de roseaux, notamment le Roseau commun (Phragmites australis). Ces formations végétales se développent généralement dans les zones humides, comme les bords des lacs, des étangs, des rivières ou dans les marais. Elles jouent un rôle écologique majeur en offrant refuge, site de reproduction et source de nourriture à une grande variété d’espèces animales.
Photo ci-contre : Roseaux communs (Phragmites australis). Bien que les roselières puissent inclure d’autres espèces végétales, telles que les Massettes (Typha sp.) ou la Baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea), le milieu évoqué dans cet article est principalement constitué de roseaux communs. Par conséquent, le terme « roselière » fait ici référence exclusivement à un peuplement monospécifique de Roseau commun.
En vallée de Garonne, les roselières sont peu répandues. Sur le territoire de la Réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège, elles se limitent généralement à quelques linéaires en bordure de rivière. Toutefois, dissimulée au regard des visiteurs de la Réserve dans une zone de quiétude pour la faune, une roselière s’étend sur près d’un hectare. Elle a vu le jour au cours du XXème siècle, lorsque les activités humaines ont modifié le cours d’un petit affluent de l’Ariège. À la fin de l’exploitation, l’abandon de la zone et un nouveau détournement du ruisseau ont engendré une réduction de l’alimentation en eau de la zone, ce qui a nui à la santé de la roselière. Au fil des années, les ronces ont grignoté les espaces occupés par les roseaux, suivis par de jeunes Saules et Peupliers. La roselière a commencé à perdre son rôle d’habitat privilégié de la faune, notamment du Râle d’eau et de la Rousserolle effarvatte.
Cap vers une meilleure fonctionnalité
Une étude hydraulique et hydrogéologique du site a permis d’identifier des aménagements visant à améliorer sa fonctionnalité. L’objectif est de favoriser, entre autres, l’accueil des oiseaux dits « paludicoles » en permettant le rétablissement d’une végétation plus basse et ouverte. Pour ce faire, un chenal a été recréé et environ 1 hectare de terrain a été terrassé afin de rétablir l’alimentation en eau de la roselière par surverse. Ces travaux ont été réalisés en 2023.
La roselière étant située sous une ligne haute-tension, le deuxième objectif des travaux est de diminuer les besoins en entretien sous cette ligne, générateurs de matières organiques et d’atterrissement de la zone humide (abandon des restes de coupe sur place). Il a ainsi été convenu avec RTE d’une période de test de 12 ans de changement d’entretien.
L’évolution de la roselière fera l’objet d’un suivi attentif afin d’évaluer l’impact des travaux et l’atteinte des objectifs fixés au début de ce projet. L’équipe gestionnaire espère ainsi le retour d’un bon état de conservation de cet habitat rare sur le territoire. Peut-être aurons-nous la chance d’observer le retour pérenne d’oiseaux tels que la Rousserolle effarvatte, la Bouscarle de Cetti, le Râle d’eau, ou encore le Bruant des roseaux sur la Réserve ?
Ce projet a reçu le soutien de :
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